Proportionnelle: François Bayrou estime qu'il y a "une majorité" et promet un texte pour la fin de l'année

"Il y a une majorité pour la proportionnelle à l'Assemblée nationale" mais "au sein du socle commun il y a des sensibilités différentes" et "donc je présenterai ce texte après que nous aurons eu le travail budgétaire", soit "à la fin de cette année", soit en début d'année 2026, a affirmé le Premier ministre dans l'émission du Grand Jury sur RTL/PublicSénat/LeFigaro. Il a dit avoir "confiance dans ses capacités pédagogiques" pour convaincre.
François Bayrou a entamé le 30 avril une série de consultations des forces politiques sur l'élection des députés à la proportionnelle.
Le Premier ministre défend une proportionnelle intégrale par département comme en 1986, alors que depuis l'instauration de la Ve République (à l'exception des législatives de cette année-là), les députés sont élus au scrutin majoritaire à deux tours.
Le RN, favorable à une proportionnelle avec une prime majoritaire, a indiqué qu'il pourrait s'accommoder du modèle de 1986.
A droite, Les Républicains y sont vivement opposés. Leur président Bruno Retailleau, également ministre de l'Intérieur et donc en charge de l'organisation des élections, avait dit qu'il refuserait de "porter" une telle réforme. Il a redit dimanche sur BFMTV qu'elle rendrait "structurel" le "bazar" à l'Assemblée nationale.
Le camp présidentiel est divisé. Le MoDem y est favorable, Horizons y est opposé et Renaissance va interroger ses militants tout l'été, avant un vote en septembre.
Sur le dossier des retraites, François Bayrou a redit que le conclave des partenaires sociaux, qui s'est achevé sur un constat de désaccord, n'était "pas du tout" un échec parce que syndicats et patronat étaient "à l'extrême bord d'un accord".
François Bayrou a minimisé la motion de censure déposée par les socialistes, qui sera débattue mardi mais que le Rassemblement national ne devrait pas voter. Elle vise selon lui à "montrer qu'ils sont dans l'opposition".
Le Premier ministre a promis de présenter son grand plan de redressement des finances publiques le 15, le 16 ou le 17 juillet, et mis en garde contre la "division", "le plus sûr moyen de couler tous ensemble". "Nous y arriverons ensemble, ou nous coulerons ensemble."
Le premier secrétaire du PS Olivier Faure a prévenu dimanche sur LCI qu'il n'aurait "plus aucune indulgence" à l'égard du Premier ministre et aura une position très ferme lors de la discussion du budget à l'automne.
"La dissolution, elle est nécessaire dès que possible", a mis en garde de son côté le vice-président du RN Sébastien Chenu sur Europe1/CNews/LesEchos. "Le tour" du gouvernement pour être censuré "viendra", et "probablement plus vite que vous le pensez", a-t-il dit.
Nice Matin